Pourquoi nous quittons la majorité municipale de Frédéric Valletoux

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Cher tous,

Il est des moments où la responsabilité et l’intérêt général doivent l’emporter sur toute autre considération. C’est dans cet état d’esprit que mon collègue Emmanuel Bosq et moi-même avons décidé de quitter la majorité municipale.

Depuis plusieurs mois maintenant, le malaise est perceptible pour les Bellifontains. La situation à l’intérieur de l’équipe municipale l’est davantage. Trop d’exemples récents sont venus altérer la confiance que nous avions dans le maire, dans sa capacité à défendre l’intérêt des bellifontains, dans son souhait de donner à son équipe les informations les plus justes pour prendre les meilleures décisions ainsi que dans ses choix politiques.

Aujourd’hui, la rupture est consommée. Les problèmes de méthode, de mode de gestion, de capacité de rassemblement mais encore plus les choix politiques faits pour notre Ville ne nous correspondent plus.

Les exemples non exhaustifs du Plan Local de l’Habitat, de la Société Publique Locale, de la Requalification Urbaine non seulement dans ses choix de planification mais aussi dans notre capacité financière à la porter, nous avaient éclairés. Le dossier des cinémas nous a décidés.

Pour les premiers, sans une forte attention de nous-mêmes et de certaines de nos collègues, les décisions auraient été prises sans même pouvoir en mesurer l’impact et l’importance pour notre ville et son avenir.

 

Quant au cinéma, c’est un révélateur. Les informations à la disposition de la majorité municipale, même demandées en réunion de majorité (qui a lieu toutes les deux semaines), ont toujours été incomplètes, incorrectes voire fausses. Un choix politique est fait de construire un multiplexe en périphérie de ville ; nous ne pouvons pas être d’accord avec cette solution qui met en péril le tissu économique et culturel bellifontain. Pour la méthode, la gestion de ce dossier a été caricaturale : pas de concertation en amont, pas de détails sur l’avancée des négociations, aucun compte-rendu des réunions associées, une annonce tardive qu’un compromis en centre-ville ne serait pas trouvable, une information faisant état de la vente du Select (alors qu’il s’agissait et s’agit toujours d’une promesse de vente…), une solution présentée ficelée et urgentissime à la Halle de Villars en omettant bien entendu d’évoquer les recours existants sur la propriété foncière de l’emprise, sans étude de marché, sans idée précise sur les capacités financières de la SEM Pays de Fontainebleau, sans introduction dans le pacte d’actionnaires de la SCI de pénalités en cas de non-respect des engagements… Bref, l’anti-management et le moyen le plus sûr de prendre de mauvaises décisions.

Désaccord de méthode, de mode de gestion et de choix politiques motivent notre décision.

Nous souhaitons bâtir une opposition municipale constructive, solide sur le fond, s’attachant aux arguments et non pas aux questions de personne. Nous aurons à coeur d’aller convaincre les Bellifontains mais aussi nos anciens collègues de la majorité municipale afin qu’ils nous rejoignent au plus vite. Nous travaillerons également avec toutes les bonnes volontés qui le souhaitent, élus ou non.

Nous vous donnons rendez-vous pour le prochain conseil municipal, le lundi 9 juillet à 20h30 à l’Hôtel de Ville.

Le Parisien. Pascal Villebeuf

Sale temps pour Frédéric Valletoux. Après son échec au premier tour des élections législatives, où il s’était présenté contre Valérie Lacroute, maire de Nemours et candidate officielle de l’UMP, le maire de Fontainebleau, exclu du parti de Jean-François Copé, va devoir faire face à une fronde au sein de sa majorité. Mardi, les 24 élus de la liste Valletoux, élue en 2008, ont reçu un courriel de la part de Cédric Thoma et Emmanuel Bosq, deux des plus jeunes conseillers municipaux de la liste. Cédric Thoma étant aussi le délégué UMP de la circonscription.

« Dans ce courrier, après des mois de réflexion, nous dénonçons d’abord les méthodes employées par le maire pour gérer la vie interne de notre majorité. C’est une gestion des dossiers cloisonnée, sans réelle transparence et sans débats constructifs. Nous nous élevons également sur ses choix politiques pour la ville : plan local de l’habitat, requalification urbaine et construction d’un multiplexe en dehors du centre-ville. »

De son côté, le maire balaye ces accusations d’un revers de manche : « C’est un non-événement. D’abord, ce sont deux conseillers municipaux qui reçoivent des indemnités, grâce à leur délégation à la voirie et au développement durable. Le problème c’est qu’ils ne viennent plus travailler sur les dossiers. Et en mars, ils ont voté tous les deux pour le projet d’implantation d’un multiplexe au quartier du Bréau. »

Frédéric Valletoux contre-attaque : « Cédric Thoma prépare sûrement une liste pour les élections municipales de 2014. Quant à Emmanuel Bosq, sa mère vient de créer une association contre notre projet de multiplexe au quartier du Bréau. A chaque projet, nous formons des groupes de travail et chacun peut y être associé. Leurs arguments ne tiennent pas. » L’ambiance au prochain conseil municipal, prévu le 9 juillet, s’annonce explosive.