L’énergie, au coeur des débats de la présidentielle…

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Cher tous,

Depuis quelques semaines déjà, on observe des « mouvements de fond » sur la politique énergétique de chaque pays et même de chaque parti au sein de chaque pays…

Après le choc de Fukushima – qui, par son ampleur équivaut plus ou moins à Tchernobyl – l’heure est aux prises de position et aux effets d’annonce. L’Allemagne sort du nucléaire d’ici 2022, c’est décidé (alors que Merkel s’est prononcée début 2010 pour la poursuite du nucléaire après la date de sortie initialement fixée à 2020) ; l’Italie, les Etats-Unis et d’autres se posent des questions et envisagent de ne plus produire via du nucléaire…

C’est très bien de s’interroger. C’est encore mieux de le faire non pas dans la foulée d’un choc émotionnel mais après mûre réflexion. Si on peut même avoir réfléchi avant un accident c’est encore l’idéal. Dans le monde actuel, ce n’est cependant pas la tendance : tout le monde est dans la réaction instantanée, l’hypersensibilité des sondages et des médias.

En France, évoquer les évolutions énergétiques n’est pas coutumier contrairement à nos voisins britanniques par exemple qui en font toujours un thème de campagne. Chez nous, le consensus gauche-droite historique était l’accord et le développement de la production électrique nucléaire. Depuis Fukushima – et aussi par nécessité d’un accord électoral avec les écologistes – le PS change sa ligne de conduite et dit oui à la sortie du nucléaire. Pourquoi pas ? Tout est possible et réalisable ; la question est « en combien de temps ? » et surtout « pour le remplacer par quoi ? ».

L’électricité c’est environ 18% de la consommation finale d’énergie en France (le reste étant du gaz ou du pétrole majoritairement). Sur ces 18%, 80% sont produits à partir de centrales nucléaires (ça me rappelle le débat Sarko – Ségo de 2007 où tous les deux s’étaient trompés sur les chiffres…). La plupart des usages électriques en France sont non-substituables (on ne peut utiliser une autre énergie que l’électricité) : machines à laver, sèches linge, TV, éclairage etc. D’autres peuvent l’être tel le chauffage qu’on peut remplacer par du gaz (plus émetteur de CO2).

En gros, par quoi remplacer l’électricité nucléaire ? Le gaz est plus polluant (sans parler des gaz de schiste dont on a tué le potentiel sans même regarder ce qui existait). Le charbon c’est pire. L’hydraulique n’a plus de potentiel en France (les barrages sont tous construits). Les renouvelables pourquoi pas mais photovoltaïque et éolien coûtent chers à l’heure actuelle et présentent l’inconvénient de ne pas être produits de manière continus (donc difficile de s’adapter).

Autre souci : les réseaux électriques ne sont pas suffisamment adaptés pour qu’on y injecte de l’électricité (d’une éolienne par exemple) mais ils suivent le modèle une centrale produit et on distribue l’électricité depuis cette centrale sur tout le réseau.

Les renouvelables ont certainement encore aujourd’hui un potentiel à développer : il faut simplement accepter d’en payer le prix et enclencher une transition énergétique qui risque d’être difficilement soutenable dans les conditions économiques des années à venir…