Héronnières : un projet qu’il nous faut réussir !

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Lorsque notre Ville a la chance de voir un projet porté par l’Etat qui va permettre de rénover un patrimoine à l’abandon, notre rôle d’élu est de l’accompagner et de le faciliter, pas de le freiner.

En tout cas, notre groupe Les Bellifontains au Coeur, aidera à sa réalisation autant que nous le pourrons !

Article paru dans le Parisien, le 28 mars 2021

Pourquoi Frédéric Valletoux, le maire (Agir) de Fontainebleau, freine-t-il des quatre fers face au projet de Campus des Arts qui doit prendre place aux Héronnières, les anciennes Ecuries du Roi à l’abandon? C’est la question que se posent bien des observateurs de ce dossier, porté par le château de Fontainebleau et le ministère de la Culture.

Ce campus universitaire international pourrait accueillir dans trois ans 10 000 étudiants venant du monde entier pour étudier la danse, la peinture, le cinéma, la mode, la musique, le design, ainsi que l’animation 3D et l’intelligence artificielle.

Lors d’une réunion de tous les élus du Pays de Fontainebleau avec le préfet il y a quelques semaines, tous ont montré leur enthousiasme pour ce projet, sauf Frédéric Valletoux qui peinait à cacher son agacement.

Il a d’ailleurs demandé le retrait d’une délibération à l’ordre du jour du conseil communautaire du Pays de Fontainebleau (NDLR : dont il est vice-président) du 24 mars qui devait permettre de valider la déclaration de projet. Celle-ci permet d’enclencher la concertation des habitants du territoire sous forme d’ateliers et l’enquête publique, puis de modifier le plan local d’urbanisme (PLU).

« Nous passons les délibérations avec l’accord des communes concernées, c’est un « gentleman agreement », explique Pascal Gouhoury (LR), le président de l’intercommunalité, tout en admettant que « c’est un projet de l’Etat et non de l’agglomération ni de la ville ». « Ce Campus des Arts a du sens, il renforcera l’image du Pays de Fontainebleau. C’est ce dont on a besoin assure-t-il. Frédéric Valletoux dit qu’il a quelques interrogations sur le projet, et malgré tout, ce campus doit se faire avec la ville ».

L’ex-bras droit de Jean-Paul Gauthier pilote le projet

Personne, jusque dans les hautes instances de l’Etat, ne parvient à entrevoir ce qui bloque Frédéric Valletoux. « Il y a peut-être une réunion qui s’est mal passée », tente de comprendre l’ancien président du château de Fontainebleau, Jean-François Hébert, très impliqué dans les discussions, après avoir laissé les clés de la demeure impériale à Marie-Christine Labourdette début mars.

« Frédéric Valletoux dit qu’il se pose des questions. Il y a alors des réponses à lui apporter. Mais c’est un projet fort et structurant pour le territoire, on ne peut pas imaginer que Fontainebleau n’y adhère pas. D’ailleurs, lors de nos réunions de présentation, les autres élus du Pays de Fontainebleau n’ont pas d’interrogations particulières », poursuit le désormais directeur général du Patrimoine.

Très enthousiaste le 10 novembre, lors de la divulgation du projet sur la reconversion de ce site de 11 bâtiments et 13 000 m2 de surface utile, Frédéric Valletoux semble avoir changé de position depuis qu’il sait qui le pilote. A savoir Jean-Paul Donald-Potard, ancien bras droit du couturier Jean-Paul Gaultier et fondateur de la première loge franc-maçonne LGBT. Mais aussi Marc-Antoine Cesetti qui s’est présenté il y a sept ans à la mairie de Fontainebleau comme colistier de Richard Duvauchelle (LR), un concurrent. « Je ne suis pas franc-maçon et je me fiche de Cesetti », s’emporte Frédéric Valletoux.

 

International Arts Campus investit 54 millions d’euros

« Cela me paraît tout de même insuffisant comme argument, veut croire aussi Marc-Antoine Cesetti qui sera le président du Campus des Arts. Toujours est-il que cette situation empêche les habitants de prendre connaissance de ce projet d’intérêt général, jugé prioritaire par la région qui veut développer l’industrie culturelle. »

La SAS International Arts Campus investit 54 millions d’euros, dont 39 millions pour financer 100 % de la réhabilitation, sur fonds propres. « Nous avons signé des engagements avec des écoles internationales pour une ouverture en 2024. Ce projet est aussi majeur pour le développement économique du territoire. Et puis, on perd du temps pour la rénovation, alors que Les Héronnières sont en très mauvais état ».

Frédéric Valletoux évoque un « procès d’intention » et estime que « l’on met la charrue avant les bœufs ». « Je n’ai pas de réserves sur ce campus. Mais cela fait quinze ans que je mène des gros projets comme le Centre national des sports et de la Défense (CNSD). On travaille d’abord à la bonne insertion urbaine, à l’emprise au sol, aux parkings, aux logements des étudiants durant un an, un an et demi pour arriver au projet final », s’irrite celui qui porte aussi un projet de campus de l’Upec à la caserne Damesme.

« C’est bizarre de vouloir faire le contraire. Je ne comprends pas pourquoi il y a des pressions aussi fortes », ajoute celui qui assure ne pas avoir eu de réponses à ses questions sur le fait que 800 logements sont prévus pour 3 000 étudiants présents simultanément. « Dans mon dos, on ouvre les vannes du PLU sans que le projet soit arrêté », craint le maire de Fontainebleau.

Pour Marc-Antoine Cesetti, « le projet final a été arrêté par l’Etat et le ministère de la Culture l’an dernier. Nous avons eu des réunions poussées toute l’année dernière avec les services du ministère de la Culture, de l’Etat, de l’agglomération, mais aussi de la ville. Que cela se passe au château ou à la mairie ne change rien ! »