Quelques éléments sur la catastrophe nucléaire au Japon…

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Cher tous,

S’il est bien un sujet d’actualité brûlant qui suscite des inquiétudes sur le plan international, c’est le Japon.

Après avoir été touchée par un séisme de magnitude 9 (ce qui en fait l’un des plus forts séismes de l’histoire), un tsunami avec une vague d’une vingtaine de mètres par endroit, l’archipel est maintenant en proie avec une catastrophe nucléaire.

Le vrai souci que rencontrent les japonais à l’heure actuelle est l’alimentation des systèmes de refroidissement du coeur des réacteurs (le coeur pouvant fondre et s’enfoncer dans le sol, polluant ainsi les rivières et nappes phréatiques environnantes) ainsi que la gestion des piscines de déchets (ces déchets sont du combustible usagé, stocké en piscine avant d’être envoyé en retraitement). Ce sont des problèmes graves et majeurs dont les conséquences sont encore mal évaluées.

Déjà des voix s’expriment ici ou là en appelant à la sortie du nucléaire partout dans le monde. En Allemagne, Angela Merkel, en difficulté au sein de sa formation politique et dans les sondages, a déclaré la fin du nucléaire en Allemagne. C’est une possibilité parmi d’autres ; mais dès lors, quels susbtituts énergétiques utiliser ?

Parmi les énergies que l’on appelle « de base », qui produisent le socle de consommation électrique d’un pays, on compte à l’heure actuelle, le charbon, le pétrole, le gaz et le nucléaire. Les autres énergies (hydraulique, éolien, photovoltaïque…) sont des énergies d’appoint dans le mix énergétique. Elles ne sont d’ailleurs pas toutes « commandables » sur mesure : les panneaux photovoltaïques produisent davantage à midi qu’à 19h (19h est la pointe de consommation électrique en France. C’est le moment où les gens rentrent chez eux, allument la TV, lancent une machine à laver, font la cuisine…), l’éolien est « intermittent » et imprévisible. Il est donc difficile techniquement – sauf à utiliser des batteries dont le rendement est globalement faible… – de s’appuyer uniquement sur ces énergies ! Cela pose de même le problème du modèle d’acheminement de l’électricité : le réseau électrique français est construit pour aller d’une centrale de production vers un consommateur, il n’est pas encore adapté pour accueillir de la production locale à grande ampleur (d’autant que la production locale pour être efficace doit être consommée localement…).

En d’autres termes, changer de paradigme énergétique est aujourd’hui extrêmement compliqué et cette complexité se reflèterait dans les coûts. Jusqu’où les consommateurs sont ils prêts à payer ?

Hormi le coût, reste aussi la question de l’impact en termes de gaz à effet de serre : le nucléaire produit sur un cycle de vie 10 fois moins de gaz à effet de serre que du gaz et 20 fois moins que du pétrole ou du charbon. C’est une composante non négligeable de notre choix énergétique.

J’omets enfin l’avantage compétitif dont on bénéficié nos industriels avec une énergie moins chère que nos concurrents européens, de l’ordre de 40%.

Il sera néanmoins important de débattre de l’avenir du nucléaire après la catastrophe japonaise ; mais il faut garder à l’esprit qu’aucune solution n’est optimale que ce soit en termes de sécurité, de coût ou de compétitivité…