Site icon Cédric Thoma – conseiller municipal de Fontainebleau

« Peut on vraiment parler de débats ? » – Interview dans la République

Retrouvez mon interview de rentrée dans la République de Seine et Marne. A lire ci-dessous ou ici.

 

La Rep : Place du marché, stade Philippe Mahut, bibliothèque ou église, il faut reconnaître que les gros chantiers Bellifontains avancent.

Cédric Thoma : Il faut faire la distinction entre les projets financés par la Communauté de Communes à Fontainebleau et ceux portés par la Municipalité même si cette dernière a souvent tendance à mélanger les choses. Le Grand Parquet ou le Stade sont des projets communautaires.

Pour la Ville, il est normal que des travaux démarrent enfin après 11 ans de mandat. Ce qui me préoccupe davantage c’est que l’argent des Bellifontains soit bien dépensé. En 2010, le Maire avait augmenté les impôts en prétextant la rénovation du Stade, finalement financé par la CCPF. Où est passé l’argent supplémentaire ? En 2014, la majorité avait promis de ne pas augmenter les impôts sur la durée du mandat. Moins de deux ans après, le Maire reniait une nouvelle fois sa parole donnée et le dérapage du coût des travaux n’y est certainement pas étranger. Sur la Place de la République, j’observe de nombreuses différences entre les vues d’architecte et ce qui est en train de se réaliser, par exemple l’ascenseur incongru en plein milieu de la Place. Attendons la fin des travaux que nous espérons rapide avant de faire un bilan.

Quel est le projet sur lequel vous auriez procédé complètement différemment ?

Sur la Place de la République, je n’aurai pas réalisé le parking souterrain. Refaire la Place était une évidence mais la construction d’un parking souterrain en plein coeur de Ville risque de créer un aspirateur à voiture. Sans la construction du parking souterrain, la Place aurait pu être finie dès fin 2014, un an après sa fermeture. Là, on est au mieux sur le printemps 2017, soit près de quatre ans de travaux. Depuis le quasi doublement de tarifs du stationnement depuis les élections municipales, une fois de plus pas annoncé lors des élections, se garer à Fontainebleau n’est plus un problème. Les gens viennent moins ou se garent dans les endroits non payants : étendre le parking souterrain n’était donc pas la priorité.

Au conseil municipal, la tension est plus vive que jamais, et vos rapports avec le maire semblent s’être tendus. Comment sortir de cette spirale des petites phrases et réussir à retrouver un débat serein ?

Peut-on vraiment parler de débats alors que sur chaque point, le Maire n’autorise qu’une prise de parole, sans laisser la possibilité d’un échange ? Lorsque nous posons des questions précises, les réponses sont au mieux évasives, au pire agressives. Créer des incidents de séance est une technique vieille comme la politique pour éviter de répondre à des questions de fond. Nous appelons à davantage de sérénité de la part du Maire et souhaitons qu’il laisse de temps à autre ses conseillers municipaux s’exprimer car nous n’avons pas entendu le son de la voix de nombreux élus depuis le début de la mandature.

Niveau intercommunalité, seriez-vous favorable à ce que la présidence ne soit plus bellifontaine ?

Je souhaite que la nouvelle agglomération se dote d’un projet communautaire pour la fin de la mandature, dévoilé avant l’élection à la Présidence. Pour créer la confiance, il faut que le principe d’une Présidence tournante, abandonné en 2008, soit remis au goût du jour. Si Frédéric Valletoux tend la main en acceptant de laisser la Présidence, Fontainebleau en bénéficiera sur le long-terme.

Si vous deviez choisir un candidat aux primaires de la droite et du centre pour les présidentielles, ce serait qui ?

Cela fait maintenant depuis début 2015 que je suis engagé dans l’équipe nationale d’Alain Juppé. Je participe à la constitution du projet présidentiel pour la relance de notre industrie ainsi qu’à l’animation des élus locaux.

Le fait de s’astreindre à un mandat unique lui permettra de ne penser qu’à une seule chose : réformer, sans se soucier d’une réélection. La France se meurt des politiques prêts à tout pour conserver leur mandat.

Propos recueillis par Yoann VALLIER

Quitter la version mobile