Site icon Cédric Thoma – conseiller municipal de Fontainebleau

« Je démolis quand je veux »… ou pas

 

Départ des engins de démolition : la démolition est suspendue.

Cher tous,

C’est par ces mots d’une violence inouïe « Je démolis quand je veux » que le Maire a justifié dans la presse de ce matin le « coup de force » orchestré hier Place du Marché. Sans prévenir quiconque, ni le Conseil Municipal, ni les commerçants sédentaires et forains, ni les Bellifontains (qui recevaient au même instant la lettre numéro 2 de la Requalification Urbaine indiquant des travaux pour l’été 2013…), que la Municipalité a décidé de faire intervenir des bulldozers pour prendre tout le monde de vitesse et détruire la Halle du Marché. Une décision prise en précipitation alors qu’aucun aménagement temporaire n’était prêt pour accueillir le Marché à Boufflers ni ailleurs en Ville et que le Conseil Municipal n’avait validé ni la destruction de la Halle ni le déplacement du Marché (pourtant obligatoires). Ce « coup de force » mettait par le même coup en péril le fragile équilibre économique du Marché qui, rappelons-le, emploie plusieurs centaines de personnes…

Retour sur ces dernières 24h :

Mardi :

13h30 : les forains remballent comme après chaque Marché, après avoir payé au placier leur droit de place pour le mois de mars.

 

15h : le nettoyage de la Place est terminé. De manière étonnante, la Place ne rouvre pas. Des barrières sont installées tout autour de la Place pour en bloquer l’accès. Eiffage Energie commence alors à démonter l’éclairage électrique de la Halle, tandis que deux grues – garées a priori à la Halle de Villars – s’installent sur la Place. Les badauds assistent médusés au spectacle se déroulant sous leurs yeux, tandis que les forains reviennent d’urgence sur place, accompagnés de commerçants de la Ville, de riverains et de clients.

16h : Les commerçants, clients et riverains font stopper le chantier et dénoncent « des méthodes inacceptables alors que 4 recours sont en attente de jugement devant le Tribunal Administratif ». Les badauds, pour ou contre la destruction de la Halle sont atterrés par la méthode choquante et brutale utilisée.

19h : Une manifestation improvisée se tient sous la Halle du Marché. Les personnes présentes décident d’occuper le chantier dans l’attente d’éléments nouveaux. Les élus de la majorité sont en Mairie et personne ne se déplace pour aller discuter avec les occupants du Marché.

19h30 : Une plainte est a priori déposée par la Mairie ; la Police procède à des contrôles d’identités. Le procureur de la République arrive sur place quelques instants après.

19h30 : Dans le même temps, le bruit se répand que le Ministère de la Culture a envoyé d’urgence un fax en Mairie pour stopper les travaux. Le Ministère de la Culture avait alerté la Ville de Fontainebleau, par l’intermédiaire de la Direction Régionale des Affaires Culturelles, de son intérêt pour ce bâtiment.

19h45 : L’éclairage public est coupé sur la Place, de manière délibérée sur la Place. Il ne sera rétabli que vers 20h30-21h. La Préfecture, le Conseil Général et le Ministère interviennent auprès de la Mairie pour confirmer l’envoi du fax, que la Ville prétend ne pas avoir reçu…

Nuit de mardi à mercredi : les occupants se relaient sous la Halle, dans la convivialité.

Mercredi : 

7h : les informations données par les services de la Ville et de l’Etat semblent confirmer que la décision d’arrêter les travaux est bien prise. Les ouvriers annoncent que dans la matinée les travaux de réparation de l’électricité commenceront et que les grues seront évacuées. Aucun élu de la majorité ne s’est toujours rendu sur les lieux…

8h30-9h : les ouvriers d’Eiffage Energie reviennent pour commencer les travaux de rétablissement de l’électricité sous la Halle. La première grue est évacuée aux alentours de 10h.

14h : La deuxième grue est évacuée. La Mairie diffuse un communiqué de presse expliquant que tout est de la faute des autres (et qui fera l’objet d’un prochain article). Ce communiqué confirme qu’une demande de procédure de classement a été prise par le Ministère de la Culture.

Conclusion : 

Nous ne pouvons qu’être soulagés du retour in extremis à la raison de la Municipalité. Après avoir violé toutes les règles morales, avoir menti aux Bellifontains, s’être abstenu de consulter le Conseil Municipal quand il aurait du l’être, s’être assis sur des décisions de justice en attente, et surtout avoir choqué la population avec des méthodes inacceptables (que l’on soit pour ou contre la destruction de cette Halle), le Ministère de la Culture a finalement sifflé la fin de la récréation et le retour du droit à Fontainebleau.

Tous ces problèmes auraient pu être évités si la Municipalité avait fait des travaux dans le bon ordre comme cela avait été avancé dans le projet initial : construire une nouvelle Halle du Marché avant de détruire l’existante. L’occasion était donné d’y ajouter un nouveau parking souterrain en creusant « en taupe » pour un surcoût modique de 500 000€ (sur un total de 5,7M€) amortis sur 15 ans lors de la renégociation de la délégation de service public du stationnement. Seule cette approche consensuelle permettra de sortir par le haut tout en confortant le centre-ville et l’activité économique de Fontainebleau.

 

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