Jean-Christophe Laprée quitte le navire ! (La République de Seine et Marne)

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Jean-Christophe Laprée quitte le navire

L’homme des gros dossiers du mandat ne repartira pas avec le maire en mars prochain. Lassé de prendre des coups, il s’explique sur un choix qui va surprendre.

Dernière mise à jour : 06/09/2013 à 21:23

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Jean-Christophe Laprée, ici avec le maire en visite de chantier à la Faisanderie
Jean-Christophe Laprée, ici avec le maire en visite de chantier à la Faisanderie

Il y a une semaine encore, à le voir parler avec appêtit du projet de nouveau parking à Boufflers, il était bien difficile d’imaginer que son futur se ferait sans Frédéric Valletoux. Et pourtant. Lassé de prendre des coups, l’adjoint emblématique au patrimoine ne repartira pas avec le maire en mars 2014. En cette rentrée totalement folle, où chaque jour apporte son lot de rebondissements, Jean-Christophe Laprée vient de lancer un nouveau pavé dans la mare. « Non, je ne repartirai pas avec lui, nous dit-il. Nous avons eu deux discussions longues et franches avant l’été, et je lui avais promis une réponse à la rentrée ».

Rien ne laissait présager cette décision. Toujours en première ligne depuis 2008, il était bien souvent la voix du maire sur tous les grands projets. Le Grand Parquet rénové, par exemple, c’est un peu son « bébé », tout comme le gymnase Lagorsse et son mur solaire. Il était le technicien du maire, et même selon nos confrères de l’Express, son « porte-flingues ». Un peu trop même : « On m’a fait porter beaucoup de halebardes. J’ai le dos large, mais au bout d’un moment …  ».

« On s’est comportés comme des malpropres !  »

S’il dit partir sans rancune c’est la « méthode Valletoux » qu’il pointe du doigt : « Nous sommes devenus des agents d’enregistrement au service du maire. Je signe les refus de permis de construire, pas les acceptations », glisse t-il.

Au point parfois de devoir justifier des choix douloureux : « J’ai soutenu le projet du cinéma au Bréau tout en disant que c’était un plan B. Quand on a voulu détruire la halle, on s’est comportés comme des malpropres. J’étais parmi ceux qui ont plaidé pour la détruire et les recours successifs nous ont contraint à accélérer les choses. Mais à partir du moment où l’on a pris la décision, on devait être sur place et expliquer ce que l’on faisait aux forains. Au lieu de ça, on s’est retrouvés terrés en mairie ».

Une décision lourde de sens, mais qui ne va pas l’empêcher de continuer le travail : « Il y a encore beaucoup à faire, avec la chapelle du Bon Secours, la bibliothèque, le stade. On vient de finir la gare routière, on s’est beaucoup battus. Je reste engagé, y compris à la communauté de communes ». Encore faudra t-il que le maire ne lui retire pas ses délégations … « Je m’y attends, mais je ne l’espère pas ».

Bientôt libre, succombera t-il aux sirènes des ennemis du maire ? « J’ai toujours eu un engagement pour Fontainebleau, j’en aurai toujours. Mais sur mon avenir, je ne veux pas encore communiquer. Aujourd’hui, ce n’est pas la question ».

Yoann VALLIER